Le Cantique des Cantiques🔗 catalogues

Chant de Salomonⁱ, Canticum canticorumⁱ, שיר השיריםⁱ, Chir ha-chirimⁱ
| Auteurs | Dates | Type | Lieu | Thèmes | Statut |
|---|---|---|---|---|---|
| 𝔏 Salomon | 𝔏 -IX | Littérature | 𝔏 Israël | Mysticisme Religion | ✓ ☄ ✑ |
► Ce livre de l’Ancien Testament comporte une compilation de poèmes courtois chantés entre un couple, accompagnés par deux chœurs qui leur sont associés.
► L’ouvrage n’est pas à l’origine une œuvre expressément religieuse, Dieu n’y étant même pas évoqué. Néanmoins, depuis › I, les rabbins l’interprétèrent comme une allégorie፧ de Dieu et Israël. Hippolyte de Rome opère la transition vers la comparaison Christ et l’Église et Origène celle sur un plan individuel et ouvre donc la voie sur une mystique nuptiale chrétienne qui sera développée par les Pères grecs. Si l’interprétation ecclésiologique domine pourtant au haut moyen-âge, l’apport de la théologie orientale permet un renouveau de cette interprétation mystique, en particulier chez les cisterciens. Elle culmine chez Bernard de Clairvaux et les interprétations du Cantique des cantiques de saint Trudpert.
► Ce texte est parmi les plus importants pour la mystique chrétienne. On l’interprète entre autre comme la métaphore de l’amour de l’âme፧ pour Dieu.
☩ Traduction 1 : Augustin Crampon, 1904. Cette traduction est basée sur une comparaison de l’hébreu, du grec et du latin. Elle fait autorité dans les milieux catholiques. (Avec La Sainte Bible des moines de l’abbaye de Maredsous publiée en 1950.)
☩ Traduction 2 : Pierre Giguet, 1865. Cette traduction est basée sur la Septante. Elle fait autorité dans les milieux orthodoxes.
☩ Traduction 3 : Louis Segond, 1910. Cette traduction est basée sur l’hébreu. Elle fait autorité dans les milieux protestants.

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Traduction 1 : Augustin Crampon, 1904

CANTIQUE 1
1 Cantique des Cantiques, de Salomon.
2 Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Car ton amour est meilleur que le vin ;
3 tes parfums ont une odeur suave, ton nom est une huile épandue ; c’est pourquoi les jeunes filles t’aiment.
4 Entraîne-moi après toi ; courons ! Le roi m’a fait entrer dans ses appartements ; nous tressaillirons, nous nous réjouirons en toi : nous célébrerons ton amour plus que le vin. Qu’on a raison de t’aimer !
5 Je suis noire mais belle, filles de Jérusalem, comme les tentes de Cédar, comme les pavillons de Salomon.
6 Ne prenez pas garde à mon teint noir, c’est le soleil qui m’a brûlée ; les fils de ma mère se sont irrités contre moi ; ils m’ont mise à garder des vignes ; ma vigne, à moi, je ne l’ai pas gardée. ?
7 Dis-moi, ô toi que mon cœur aime, où tu mènes paître tes brebis, où tu les fais reposer à midi, pour que je ne sois pas comme une égarée, autour des troupeaux de tes compagnons.
8 Si tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes, sors sur les traces de ton troupeau, et mène paître tes chevreaux près des huttes des bergers.
9 À ma cavale, quand elle est attelée aux chars de Pharaon, je te compare, ô mon amie.
10 Tes joues sont belles au milieu des colliers, ton cou est beau au milieu des rangées de perles.
11 Nous te ferons des colliers d’or, pointillés d’argent.
12 Tandis que le roi était à son divan, mon nard a donné son parfum.
13 Mon bien-aimé est pour moi un sachet de myrrhe, qui repose entre mes seins.
14 Mon bien-aimé est pour moi une grappe de cypre, dans les vignes d’Engaddi :
15 Oui, tu es belle, mon amie ; oui, tu es belle ! Tes yeux sont des yeux de colombe.
16 Oui, tu es beau, mon bien-aimé ; oui, tu es charmant ! Notre lit est un lit de verdure.
17 Les poutres de nos maisons sont des cèdres ; nos lambris sont des cyprès.
CANTIQUE 2
1 Je suis le narcisse de Saron, le lis des vallées.
2 Comme un lis au milieu des épines, telle est mon amie parmi les jeunes filles.
3 Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. J’ai désiré m’asseoir à son ombre, et son fruit est doux à mon palais.
4 Il m’a fait entrer dans son cellier, et la bannière qu’il lève sur moi, c’est l’amour.
5 Soutenez-moi avec des gâteaux de raisin, fortifiez-moi avec des pommes, car je suis malade d’amour.
6 Que sa main gauche soutienne ma tête, et que sa droite me tienne embrassée.
7 Je vous en conjure, filles de Jérusalem ; par les gazelles et les biches des champs ; n’éveillez pas, ne réveillez pas la bien-aimée, avant qu’elle le veuille.
8 La voix de mon bien-aimé ! Voici qu’il vient, bondissant sur les montagnes, sautant sur les collines.
9 Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, ou au faon des biches. Le voici, il est derrière notre mur, regardant par la fenêtre, épiant par le treillis.
10 Mon bien-aimé a pris la parole, il m’a dit : "Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
11 Car voici que l’hiver est fini ; la pluie a cessé, elle a disparu.
12 Les fleurs ont paru sur la terre, le temps des chants est arrivé ; la voix de la tourterelle s’est fait entendre dans nos campagnes ;
13 le figuier pousse ses fruits naissants, la vigne en fleur donne son parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
14 Ma colombe, qui te tiens dans la fente du rocher, dans l’abri des parois escarpées. montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix ; car ta voix est douce, et ton visage charmant.
15 Prenez-nous les renards, les petits renards, qui ravagent les vignes, car nos vignes sont en fleur."
16 Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui il fait paître son troupeau parmi les lis.
17 Avant que vienne la fraîcheur du jour, et que les ombres fuient, reviens !… Sois semblable, mon bien-aimé, à la gazelle ou au faon des biches, sur les montagnes ravinées.
CANTIQUE 3
1 Sur ma couche, pendant la nuit, j’ai cherché celui que mon cœur aime ; je l’ai cherché et je ne l’ai point trouvé.
2 Levons-nous, me suis-je dit, parcourons la ville ; les rues et les places, cherchons celui que mon Coeur aime, "Je l’ai cherché et Je ne l’ai point trouvé.
3 Les gardes m’ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville : Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?
4 À peine les avais-je dépassés, que j’ai trouvé celui que mon cœur aime. Je l’ai saisi et je ne le lâcherai pas, jusqu’à ce que je l’aie introduit dans la maison de ma mère, et dans la chambre de celle qui m’a donné le jour.
5 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles et les biches des champs, n’éveillez pas, ne réveillez pas la bien-aimée, avant qu’elle le veuille.
6 Quelle est celle-ci qui monte du désert, comme une colonne de fumée, exhalant la myrrhe et l’encens, tous les aromates des marchands ?
7 Voici le palanquin de Salomon ; autour de lui, soixante braves, d’entre les vaillants d’Israël ;
8 tous sont armés de l’épée, exercés au combat ; chacun porte son épée sur sa hanche, pour écarter les alarmes de la nuit.
9 Le roi Salomon s’est fait une litière des bois du Liban.
10 Il en a fait les colonnes d’argent, le dossier d’or, le siège de pourpre ; au milieu est une broderie, œuvre d’amour des filles de Jérusalem.
11 Sortez, filles de Sion, et voyez le roi Salomon ; avec la couronne dont sa mère l’a couronné, le jour de ses épousailles, le jour de la joie de son cœur.
CANTIQUE 4
1 Oui, tu es belle, mon amie ; oui, tu es belle Tes yeux sont des yeux de colombes derrière ton voile ; tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres, suspendues aux flancs de la montagne de Galaad.
2 Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues ; qui remontent du lavoir ; chacune porte deux jumeaux, et parmi elles il n’est pas de stérile.
3 Tes lèvres sont comme un fil de pourpre, et ta bouche est charmante ; ta joue est comme une moitié de grenade, derrière ton voile.
4 Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour servir d’arsenal ; mille boucliers y sont suspendus, tous les boucliers des braves.
5 Tes deux seins sont comme deux faons, jumeaux d’une gazelle, qui paissent au milieu des lis.
6 Avant que vienne la fraîcheur du jour, et que les ombres fuient, j’irai à la montagne de la myrrhe, et à la colline de l’encens.
7 Tu es toute belle, mon amie, et il n’y a pas de tache en toi !
8 Avec moi, viens du Liban, ma fiancée, viens avec moi du Liban ! Regarde du sommet de l’Amana, du sommet du Sanir et de l’Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards.
9 Tu m’as ravi le cœur, ma soeur fiancée tu m’as ravi le cœur par un seul de tes regards, par une seule des perles de ton collier.
10 Que ton amour a de charme, ma soeur fiancée ! Combien ton amour est meilleur que le vin, et l’odeur de tes parfums, que tous les aromates !
11 Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée, le miel et le lait sont sous ta langue, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban.
12 C’est un jardin fermé que ma soeur fiancée, une source fermée, une fontaine scellée.
13 Tes pousses sont un bosquet de grenadiers, avec les fruits les plus exquis ; le cypre avec le nard,
14 le nard et le safran, la cannelle et le cinnamome, avec tous les arbres à encens, la myrrhe et l’aloès, avec tous les meilleurs baumiers.
15 Source de jardins, puits d’eaux vives, ruisseau qui coule du Liban.
16 Levez-vous aquilons. Venez autans! Soufflez sur mon jardin, et que ses baumiers exsudent! Que mon bien-aimé entre dans son jardin, et qu’il mange de ses beaux fruits !
CANTIQUE 5
1 Je suis entré dans mon jardin, ma soeur fiancée, j’ai cueilli ma myrrhe avec mon baume ; j’ai mangé mon rayon avec mon miel, j’ai bu mon vin avec mon lait ! Mangez, amis, buvez, enivrez-vous, mes bien-aimés.
2 Je dors mais mon cœur veille. C’est la,voix de mon bien-aimé ! Il frappe : Ouvre-moi, ma soeur, mon amie, ma colombe, mon immaculée ; car ma tête est couverte de rosée ; les boucles de mes cheveux sont trempées des gouttes de la nuit.
3 J’ai ôté ma tunique, comment la rémettre ? J’ai lavé mes pieds, comment les salirais-je ?
4 Mon bien-aimé a passé la main par le trou de la serrure, et mes entrailles se sont émues sur lui.
5 Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé, et de mes mains a dégoutté la myrrhe, de mes doigts la myrrhe exquise, sur la poignée du verrou.
6 J’ouvre à mon bien-aimé ; mais mon bien-aimé avait disparu, il avait fui. J’étais hors de moi quand il me parlait. Je l’ai cherché, et ne l’ai pas trouvé ; je l’ai appelé, il ne m’a pas répondu. Les gardes m’ont rencontrée, ceux qui font la ronde dans la ville ; ils m’ont frappée, ils m’ont meurtrie ;
7 Ils m’ont enlevé mon manteau, ceux qui gardent la muraille.
8 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous ? Que je suis malade d’amour!
9 Qu’a donc ton bien-aimé de plus qu’un autre bien-aimé, ô la plus belle des femmes ? Qu’a donc ton bien-aimé de plus qu’un autre bien-aimé, pour que tu nous conjures de la sorte ?
10 Mon bien-aimé est frais et vermeil ; il se distingue entre dix mille.
11 Sa tête est de l’or pur, ses boucles de cheveux, flexibles comme des palmes, sont noires comme le corbeau.
12 Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux, se baignant dans le lait, posées sur les rives.
13 Ses joues sont comme des parterres de baumiers, des carrés de plantes odorantes ; ses lèvres sont des lis, d’où découle la myrrhe la plus pure.
14 Ses mains sont des cylindres d’or, émaillés de pierres de Tharsis ; son sein est un chef-d’œuvre d’ivoire, couvert de saphirs.
15 Ses jambes sont des colonnes d’albâtre, posées sur des bases d’or pur. Son aspect est celui du Liban, élégant comme le cèdre.
16 Son palais n’est que douceur, et toute sa personne n’est que charme. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem.
CANTIQUE 6
1 Où est allé ton bien-aimé, la plus belle des femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il tourné, pour que nous le cherchions avec toi ?
2 Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, aux parterres de baumiers, pour faire paître son troupeau dans les jardins, et pour cueillir des lis.
3 Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; il fait paître son troupeau parmi les lis.
4 Tu es belle, mon amie, comme Thirsa, charmante comme Jérusalem, mais terrible comme des bataillons.
5 Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres, suspendues aux flancs de la montagne de Galaad.
6 Tes dents sont comme un troupeau de brebis, qui remontent du lavoir ; chacune porte deux jumeaux ; et parmi elles, il n’est pas de stérile.
7 Ta joue est comme une moitié de grenade, derrière ton voile.
8 Il y a soixante reines, quatre-vingts concubines, et des jeunes filles sans nombre :
9 une seule est ma colombe, mon immaculée ; elle est l’unique de sa mère, la préférée de celle qui lui donna le jour. Les jeunes filles l’ont vue et l’ont proclamée bienheureuse ; les reines et les concubines l’ont vue et l’ont louée :
10 "Quelle est celle-ci qui apparaît comme l’aurore, belle comme la lune, pure comme le soleil, mais terrible comme des bataillons ?"
11 J’étais descendu au jardin des noyers, pour voir les herbes de la vallée, pour voir si la vigne pousse, si les grenadiers sont en fleurs.
12 Je ne sais, mais mon amour m’a fait monter sur les chars de mon noble peuple.
13 Reviens, reviens, Sulamite ? Reviens, reviens, afin que nous te regardions. Pourquoi regardez-vous la Sulamite, comme une danse de Machanaïm
CANTIQUE 7
1 Que tes pieds sont beaux dans tes sandales, fille de prince ! La courbure de tes reins est comme un collier, œuvre d’un artiste.
2 Ton nombril est une coupe arrondie, où le vin aromatisé ne manque pas. Ton ventre est un monceau de froment, entouré de lis.
3 Tes deux seins sont comme deux faons, jumeaux d’une gazelle.
4 Ton cou est comme une tour d’ivoire ; tes yeux sont comme les piscines d’Hésébon, près de la porte de cette ville populeuse. Ton nez est comme la Tour du Liban, qui surveille le côté de Damas.
5 Ta tête est posée sur toi comme le Carmel, la chevelure de ta tête est comme la pourpre rouge ; un roi est enchaîné à ses boucles.
6 Que tu es belle, que tu es charmante, mon amour, au milieu des délices !
7 Ta taille ressemble au palmier, et tes seins à ses grappes.
8 J’ai dit : je monterai au palmier, j’en saisirai les régimes. Que tes seins soient comme les grappes de la vigne, le parfum de ton souffle comme celui des pommes,
9 et ton palais comme un vin exquis! Qui coule aisément pour mon bien-aimé, qui glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment.
10 Je suis à mon bien-aimé, et c’est vers moi qu’il porte ses désirs.
11 Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs ; passons la nuit dans les villages.
12 Dès le matin nous irons aux vignes, nous verrons si la vigne bourgeonne, si les bourgeons se sont ouverts, si les grenadiers sont en fleurs ; là je te donnerai mon amour.
13 Les mandragores font sentir leur parfum, et nous avons à nos portes tous les meilleurs fruits ; les nouveaux et aussi les vieux : mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi.
CANTIQUE 8
1 Oh ! que ne m’es-tu un frère, qui aurait sucé les mamelles de ma mère ! Te rencontrant dehors, je t’embrasserais, et on ne pourrait me mépriser.
2 Je t’amènerais, je t’introduirais dans la maison de ma mère : tu m’enseignerais ; et je te ferais boire du vin aromatisé, le jus de mes grenades.
3 Sa main gauche est sous ma tête, et sa droite me tient embrassée.
4 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, n’éveillez pas, ne réveillez pas la bien-aimée ; avant qu’elle le veuille.
5 Quelle est celle-ci qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé ? Je t’ai réveillée sous le pommier ; là, ta mère t’a conçue ; là, elle t’a conçue, là, elle t’a donné le jour.
6 Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras ; car l’amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme le schéol. Ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de Yahweh.
7 Les grandes eaux ne sauraient éteindre l’amour, et les fleuves ne le submergeraient pas. Un homme donnerait-il pour l’amour toutes les richesses de sa maison, on ne ferait que le mépriser.
8 Nous avons une petite soeur, qui n’a pas encore de mamelles : que ferons-nous à notre soeur le jour où on la recherchera ?
9 Si elle est un mur, nous lui ferons un couronnement d’argent ; si elle est une porte, nous la fermerons avec des ais de cèdre.
10 Je suis un mur, et mes seins sont comme des tours, aussi suis-je, à ses yeux, celle qui a trouvé la paix,
11 Salomon avait une vigne à Baal-Hamon, il remit la vigne à des gardiens, et pour son fruit chacun devait lui apporter mille sicles d’argent.
12 La vigne qui est à moi, j’en dispose : à toi, Salomon, les milles sicles, et deux cents aux gardiens de son fruit.
13 Toi qui habites les jardins les compagnons prêtent l’oreille à ta voix : daigne me la faire entendre
14 Cours, mon bien aimé, et sois semblable à la gazelle, ou au faon des biches, sur les montagnes des baumiers !
Traduction 2 : Pierre Giguet, 1865

CANTIQUE 1
1 Cantique des cantiques, qui est de Salomon.
2 Qu’il m’embrasse des baisers de sa bouche ; car tes mamelles sont meilleures que le vin.
3 Et la senteur de tes parfums l’emporte sur tous les aromates ; ton nom est l’essence de parfum : voilà pourquoi les jeunes filles t’aiment.
4 Elles t’attirent, et à ta suite sous courons aux senteurs de tes parfums. Le roi m’a introduite dans sa chambre secrète ; nous tressaillirons, nous nous réjouirons en toi ; nous aimerons tes mamelles plus que le vin ; la droiture te chérit.
5 Filles de Jérusalem, je suis noire, et je suis belle, comme les tentes de Cédar, comme les tentures de Salomon.
6 Ne me dédaignez pas, parce que je suis noire ; c’est que le soleil a altéré ma couleur. Les fils de ma mère se sont levés contre moi ; ils m’avaient fait la gardienne des vignes, et ma propre vigne, je ne l’aie point gardée.
7 Ô toi que mon âme a aimé, indique-moi où tu pais ton troupeau, où tu reposes à midi, de peur que peut-être je ne m’égare à la suite des troupeaux de tes compagnons.
8 Ô toi, la plus belle des femmes, si tu ne te connais toi-même, suis les traces de mes troupeaux, et pais tes chevreaux près des tentes de mes pasteurs.
9 Ma bien-aimée, je t’ai comparée à mes cavales attelées aux chars de Pharaon.
10 Tes joues, elles sont belles comme la colombe, et ton cou, comme un collier.
11 Nous te ferons des ornements d’or émaillés d’argent.
12 Aussi longtemps que le roi a été à table, mon nard a répandu son parfum.
13 Mon frère bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe ; il reposera entre mes mamelles.
14 Mon frère bien-aimé est pour moi une grappe en fleur dans la vigne d’Engaddi.
15 Que tu es belle, ô ma bien-aimée, que tu es belle ! Tes yeux sont ceux d’une colombe.
16 Et toi, que tu es beau, mon frère bien-aimé ! Que tu es charmant à l’ombre de notre couche !
17 Les solives de vos demeures sont de cèdre, et ses lambris de cyprès.
CANTIQUE 2
1 Je suis la fleur des champs et le lis des vallées.
2 Comme le lis des vallées au milieu des épines, ainsi est ma bien-aimée au milieu des jeunes filles.
3 Comme le pommier parmi les arbres de la forêt, ainsi est mon frère bien-aimé parmi les jeunes hommes. J’ai désiré son ombre, et je m’y suis assise, et son fruit est doux à mon palais.
4 Introduisez-moi dans le cellier au vin ; faites-y venir ma bien-aimée.
5 Soutenez-moi avec des parfums ; entourez-moi de fruits, car je suis blessée d’amour.
6 Sa main gauche sera sous ma tête, et de sa droite il m’embrassera.
7 Filles de Jérusalem, je vous adjure, par les puissances et les vertus de la campagne, n’éveillez pas, ne réveillez pas ma bien-aimée, qu’elle-même ne le désire.
8 C’est la voix de mon bien-aimé ; le voilà qui vient en bondissant sur les monts, en franchissant les collines.
9 Mon frère bien-aimé ressemble au chevreuil ou au jeune faon sur les montagnes de Béthel. le voilà derrière notre mur ; il se penche par la fenêtre, il regarde à travers le treillis.
10 Mon frère bien-aimé me parle, et me dit : Lève-toi, ma bien-aimée ; viens, ô ma belle, ô ma colombe.
11 Car voilà que l’hiver est passé ; la pluie s’en est allée, elle est partie.
12 Les fleurs se montrent sur la terre ; le temps de tailler est venu ; le roucoulement de la tourterelle s’entend sur notre terre.
13 Les jeunes figues montrent leurs bourgeons ; les vignes sont en fleur et donnent leur parfum. Lève-toi, ma bien-aimée ; viens ô ma belle, ô ma colombe. Viens,
14 toi ma colombe, à l’abri sous les roches, dans le creux des murs. Montre-moi ton visage, que j’entende ta voix ; car ta voix est douce, et ton visage est plein de grâces.
15 Prenez les jeunes renards, qui ravagent les vignes, quand nos vignes sont en fleur.
16 Mon frère bien-aimé est à moi, et moi à lui ; et il fait paître son troupeau parmi les lis,
17 jusqu’à ce que se lèvent les premières brises du jour et que les ténèbres se dissipent. Reviens, mon frère bien-aimé ; accours comme le chevreuil ou le jeune faon sur les ravins des montagnes.
CANTIQUE 3
1 Sur ma couche, la nuit, j’ai désiré celui qu’aime mon âme ; je l’ai cherché, et ne l’ai point trouvé ; je l’ai appelé, et il ne m’a pas écouté.
2 Je me lèverai donc ; j’irai par la ville, les marchés, les places, et je chercherai celui qu’aime mon âme. Je l’ai cherché, et ne l’ai point trouvé.
3 Les gardiens m’ont rencontrée, en faisant la ronde dans la ville : N’avez-vous pas vu celui qu’aime mon âme ?
4 À peine éloignée d’eux, j’ai trouvé celui qu’aime mon âme ; je l’ai pris par la main, et ne l’ai point quitté que je ne l’eusse introduit dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m’a conçue.
5 Filles de Jérusalem, je vous adjure par les puissances et les vertus des campagnes, n’éveillez pas, ne réveillez pas ma bien-aimée, qu’elle ne le désire.
6 Qui est celle qui monte du désert, comme une colonne de fumée sortant de l’encens et de la myrrhe, et de toutes les poudres dont se composent les parfums ?
7 Voilà la couche de Salomon ; soixante vaillants des forts d’Israël sont rangés en cercle autour d’elle.
8 Tous exercés aux combats, ils ont l’épée au côté, pour en écarter les terreurs de la nuit.
9 Le roi Salomon s’est fait un lit de cèdres du Liban.
10 Les montants en sont d’argent, et le siège est d’or ; le marchepied est de porphyre, et l’intérieur est pavé de pierres précieuses, amour des filles de Jérusalem.
11 Filles de Sion, sortez, contemplez le roi Salomon avec la couronne qui lui a posée sa mère le jour de son mariage, le jour de la joie de son cœur.
CANTIQUE 4
1 Que tu es belle, ô ma bien-aimée ! Que tu es belle ! Tes yeux sont ceux des colombes, sans parler de tes beautés cachées. Ta chevelure est comme la toison des troupeaux de chèvres qu’on voit en Galaad.
2 Tes dents sont comme la laine des brebis sortant du lavoir après la tonte ; toutes ont deux petits, et nulle n’est stérile.
3 Tes lèvres sont comme un ruban écarlate, et ton langage est plein de grâce ; tes joues sont comme la peau de la grenade, sans parler de tes beautés cachées.
4 Ton cou est comme la tour de David, qu’il a bâtie pour être un arsenal ; mille boucliers y sont suspendus, et tous les dards des vaillants.
5 Tes deux mamelles sont comme deux faons jumeaux du chevreuil, paissant parmi les lis,
6 jusqu’à ce que se lèvent les premières brises du jour, et que les ténèbres se dissipent. J’irai à la montagne de myrrhe et à la colline d’encens.
7 Tu es toute belle, ô ma bien-aimée ; et il n’est point de tache en toi.
8 Viens du Liban, mon épouse, viens du Liban ; tu iras du puits du serment aux cimes de Sanir et d’Hermon, des antres des lions aux montagnes des panthères.
9 Tu m’as ravi mon cœur, ma sœur, mon épouse ; tu m’as ravi mon cœur d’un seul de tes regards, d’un seul des cheveux de ton cou.
10 Que tes mamelles sont belles, ma sœur, mon épouse ! Tes mamelles sont plus précieuses que le vin ; et les senteurs de tes vêtements plus douces que tous les aromates.
11 De tes lèvres découlent des rayons de miel, ô mon épouse ; le miel et le lait sont sous ta langue, et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur de l’encens.
12 Ma sœur, mon épouse, est un jardin enclos ; c’est un jardin enclos, une fontaine scellée.
13 Tes rejetons forment un jardin de grenades avec les fruits du noyer, des grappes en fleur et du nard,
14 du nard et du safran, de la canne et du cinnamome, de tous les arbres du Liban, de la myrrhe, de l’aloès, et des parfums les plus exquis.
15 La fontaine de ce jardin est un puits d’eau vive, qui jaillit du Liban.
16 Fuis d’ici, vent du nord ; viens, vent du midi, souffle sur mon jardin, et que mes parfums en découlent. Que mon frère bien-aimé descende en son jardin, qu’il mange de ses fruits.
CANTIQUE 5
1 Je suis entré dans mon jardin, ma sœur, mon épouse ; j’ai récolté ma myrrhe et mes parfums ; j’ai mangé mon pain avec un rayon de miel ; j’ai bu mon vin et mon lait. mangez, ô mes amis ; buvez, mes frères, et enivrez-vous.
2 Pour moi, je dors, et mon cœur veille. C’est la voix de mon frère bien-aimé ; il heurte à la porte : Ouvre-moi, dit-il, ma bien-aimée, ma sœur, ma colombe, ma parfaite ; ma tête est pleine de rosée, et mes cheveux humides des gouttes de la nuit.
3 J’ai ôté ma tunique ; comment la revêtirai-je ? Je me suis lavé les pieds ; comment puis-je maintenant les salir ?
4 Mon frère bien-aimé a passé la main dans l’ouverture de la porte, et si près de mon bien-aimé mes entrailles ont tressailli.
5 Je me suis levée pour ouvrir à mon frère bien-aimé ; mes mains ont distillé la myrrhe ; mes doigts ont rempli de myrrhe la poignée du verrou.
6 Et j’ai ouvert à mon frère bien-aimé, et mon frère bien-aimé n’était plus là ; et mon âme était défaillante pendant qu’il parlait. Je l’ai cherché, et ne l’ai point trouvé ; je l’ai appelé, et il ne m’a point entendue.
7 Les gardes m’ont rencontrée, en faisant la ronde dans la ville ; ils m’ont battue et meurtrie ; les sentinelles des remparts m’ont dépouillée de mon manteau.
8 Filles de Jérusalem, je vous adjure par les puissances et les vertus des campagnes, si vous avez trouvé mon frère bien-aimé, que lui direz-vous ? Dites-lui que je suis blessé d’amour.
9 Qu’est donc ton frère bien-aimé auprès d’un autre frère, ô toi belle entre toutes les femmes ? Qu’est ton frère bien-aimé auprès d’un autre frère, pour que tu nous adjure ainsi ?
10 Mon frère bien-aimé est blanc et rose, choisi entre dix mille.
11 Sa tête est de l’or fin de Céphaz ; ses cheveux sont souples, et noirs comme le corbeau.
12 Ses yeux sont comme ceux des colombes sur des étangs pleins d’eau, lavées dans le lait, se reposant sur les étangs.
13 Ses joues sont comme des vases d’aromates exhalant des parfums ; ses lèvres sont des lis distillant la myrrhe la plus pure.
14 Ses mains sont gracieuses et d’or, et pleines de béryl ; sa poitrine est une tablette d’ivoire sur une pierre de saphir.
15 Ses jambes sont des colonnes de marbre posées sur des bases d’or ; sa beauté est celle du Liban : elle excelle comme le cèdre.
16 Sa bouche est pleine de douceur, et fait naître les désirs ; tel est mon frère bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem.
CANTIQUE 6
1 Où est allé ton frère bien-aimé, ô toi belle entre toutes les femmes ? Où ton frère bien-aimé s’est-il retiré ? Et nous le chercherons avec toi.
2 Mon frère bien-aimé est descendu dans son jardin parmi les roses d’aromates, pour paître son troupeau dans ses jardins, et y cueillir des lis.
3 Je suis à mon frère bien-aimé, et mon frère bien-aimé est à moi ; il fait paître son troupeau parmi les lis.
4 Tu es belle, ô ma bien-aimée, comme la tendresse, gracieuse comme Jérusalem, terrible comme une armée en bataille.
5 Détourne de moi tes yeux, car ils m’ont transporté ; ta chevelure est comme les troupeaux de chèvres que l’on voit en Galaad.
6 Tes dents sont comme la toison des brebis sortant du lavoir après la tonte, qui toutes ont deux petits, et dont nulle n’est stérile.
7 Tes lèvres sont comme un ruban d’écarlate, et ton langage est plein de grâce. Tes joues sont comme la peau de la grenade, sans parler de tes beautés cachées.
8 Il y a soixante reines et quatre-vingt concubines, et des jeunes filles sans nombre.
9 Mais ma colombe, ma parfaite est unique ; elle est l’unique de sa mère ; elle est l’élue de celle qui l’a enfantée. Les jeunes filles l’ont vue, et la déclarent heureuse ; les reines et les concubines la loueront.
10 Quelle est celle qui regarde dehors comme le matin ; belle comme la lune, élue comme le soleil, terrible comme une armée en bataille ?
11 Je suis descendu au jardin des noyers, pour voir les fruits du vallon ; si la vigne est en fleur, et si les grenades sont fleuries. Là je te donnerai mes mamelles.
12 Mon âme n’a rien su, et j’ai été comme emportée par les chers d’Aminadab.
CANTIQUE 7
1 Reviens, reviens, ma Sulamite ; reviens, reviens, et nous ne verrons que toi. Que verrez-vous en la Sulamite, qui vient comme les rangs d’une armée ?
2 Fille de Nadab, que les sandales donnent grâce à tes pas ! Les contours de tes jambes ressemblent à des colliers, chef-d’œuvre d’un artiste.
3 Ton nombril est comme un cratère fait au tour, où le vin ne manque jamais. Ta poitrine est comme un monceau de froment enveloppé de lis.
4 Tes deux mamelles sont comme les deux faons jumeaux d’un chevreuil.
5 Ton cou est comme une tour d’ivoire, tes yeux comme des étangs d’Hésebon, près des portes de la fille issue de beaucoup de peuples. Ton nez est comme la tour du Liban qui regarde Damas.
6 Ta tête est posée sur toi semblable au Mont Carmel, et ta chevelure est comme de la pourpre ; le roi est retenu dans tes galeries.
7 Ô ma bien-aimée, que de grâce, que de suavité en tes délices !
8 Ta stature est celle d’un palmier ; tes mamelles sont comme des grappes de raisins.
9 J’ai dit : Je monterai au palmier ; j’atteindrai à son faîte, et tes mamelles seront comme les grappes de la vigne, l’odeur de tes narines comme celle des pommes,
10 et ton gosier comme un bon vin. Qu’aime mon frère bien-aimé, et qui plaît à mes dents et à mes lèvres ;
11 Je suis à mon frère bien-aimé, et son regard est tourné vers moi.
12 Viens, mon frère bien-aimé, allons aux champs, dormons dans les bourgades.
13 Levons-nous dès l’aurore pour aller aux vignes ; voyons si le raisin est en fleur, si les grains sont en fleur, si les grenades fleurissent : c’est là que je te donnerai mes mamelles.
14 Les mandragores ont donné leur senteur, et, au seuil de nos portes, tous les fruits verts et mûrs, ô mon frère bien-aimé, je les ai gardé pour toi.
CANTIQUE 8
1 Ô mon frère bien-aimé, que n’as-tu sucé les mamelles de ma mère ! Si je te trouve dehors, je te baiserai, et nul ne me méprisera.
2 Je te prendrai par la main, je t’introduirai dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m’a conçu. Je te ferai boire du vin parfumé, et du jus de mes grenades.
3 Il posera sa main gauche sur ma tête, et, de la droite, il m’embrassera.
4 Je vous adjure, filles de Jérusalem, par les vertus de la campagne, n’éveillez pas, ne réveillez pas ma bien-aimée qu’elle ne le désire.
5 Quelle est celle qui se lève blanche comme l’aubépine, appuyée sur son frère bien-aimé ? Je t’ai réveillée sous un pommier ; c’est là que ta mère t’a enfantée ; c’est là que t’a enfantée celle qui t’a conçu.
6 Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, et comme un sceau sur ton bras. Car l’amour est fort comme la mort, et la jalousie est cruelle comme l’enfer ; ses traits sont des traits de feu, ce sont des flammes.
7 Des torrents d’eau ne pourront point éteindre l’amour, ni les fleuves le submerger. Si un homme donne toute sa vie par amour, les autres hommes auront pour lui le dernier mépris.
8 Notre sœur est petite, et n’a point de mamelle ; que ferons-nous pour notre sœur, le jour où je viendrai lui parler ?
9 Si elle est un mur, couronnons-la de créneaux d’argent ; si elle est une porte, incrustons-la de bois de cèdre.
10 Moi, je suis un mur, et mes mamelles sont comme des tours ; et j’ai été à leurs yeux comme ayant trouvé la paix.
11 Salomon avait une vigne en Béelamon ; il a donné sa vigne à ceux qui la gardent ; chacun rendra de ses fruits mille sicles d’argent.
12 Ma vigne est à moi ; elle est devant mes yeux ; que Salomon en ait mille sicles ; que ceux qui gardent ses fruits en aient deux cents.
13 Ô toi qui demeures dans les jardins, mes compagnes écoutent ta voix ; fais-la-moi entendre.
14 Fuis, mon frère bien-aimé ; et, rapide comme le chevreuil ou comme le faon de la biche, fuis dans les montagnes des parfums.
Traduction 3 : Louis Segond, 1910

CANTIQUE 1
1 Cantique des cantiques, de Salomon.
2 Qu’il me baise des baisers de sa bouche ! Car ton amour vaut mieux que le vin,
3 Tes parfums ont une odeur suave ; Ton nom est un parfum qui se répand ; C’est pourquoi les jeunes filles t’aiment.
4 Entraîne-moi après toi ! Nous courrons ! Le roi m’introduit dans ses appartements… Nous nous égaierons, nous nous réjouirons à cause de toi ; Nous célébrerons ton amour plus que le vin. C’est avec raison que l’on t’aime.
5 Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem, Comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon.
6 Ne prenez pas garde à mon teint noir : C’est le soleil qui m’a brûlée. Les fils de ma mère se sont irrités contre moi, Ils m’ont faite gardienne des vignes. Ma vigne, à moi, je ne l’ai pas gardée.
7 Dis-moi, ô toi que mon cœur aime, Où tu fais paître tes brebis, Où tu les fais reposer à midi ; Car pourquoi serais-je comme une égarée Près des troupeaux de tes compagnons ? -
8 Si tu ne le sais pas, ô la plus belle des femmes, Sors sur les traces des brebis, Et fais paître tes chevreaux Près des demeures des bergers. -
9 À ma jument qu’on attelle aux chars de Pharaon Je te compare, ô mon amie.
10 Tes joues sont belles au milieu des colliers, Ton cou est beau au milieu des rangées de perles.
11 Nous te ferons des colliers d’or, Avec des points d’argent. -
12 Tandis que le roi est dans son entourage, Mon nard exhale son parfum.
13 Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe, Qui repose entre mes seins.
14 Mon bien-aimé est pour moi une grappe de troëne Des vignes d’En Guédi. -
15 Que tu es belle, mon amie, que tu es belle ! Tes yeux sont des colombes. -
16 Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es aimable ! Notre lit, c’est la verdure. -
17 Les solives de nos maisons sont des cèdres, Nos lambris sont des cyprès. -
CANTIQUE 2
1 Je suis un narcisse de Saron, Un lis des vallées. -
2 Comme un lis au milieu des épines, Telle est mon amie parmi les jeunes filles. -
3 Comme un pommier au milieu des arbres de la forêt, Tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes. J’ai désiré m’asseoir à son ombre, Et son fruit est doux à mon palais.
4 Il m’a fait entrer dans la maison du vin ; Et la bannière qu’il déploie sur moi, c’est l’amour.
5 Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, Fortifiez-moi avec des pommes ; Car je suis malade d’amour.
6 Que sa main gauche soit sous ma tête, Et que sa droite m’embrasse ! -
7 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Par les gazelles et les biches des champs, Ne réveillez pas, ne réveillez pas l’amour, Avant qu’elle le veuille. -
8 C’est la voix de mon bien-aimé ! Le voici, il vient, Sautant sur les montagnes, Bondissant sur les collines.
9 Mon bien-aimé est semblable à la gazelle Ou au faon des biches. Le voici, il est derrière notre mur, Il regarde par la fenêtre, Il regarde par le treillis.
10 Mon bien-aimé parle et me dit : Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
11 Car voici, l’hiver est passé ; La pluie a cessé, elle s’en est allée.
12 Les fleurs paraissent sur la terre, Le temps de chanter est arrivé, Et la voix de la tourterelle se fait entendre dans nos campagnes.
13 Le figuier embaume ses fruits, Et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens !
14 Ma colombe, qui te tiens dans les fentes du rocher, Qui te caches dans les parois escarpées, Fais-moi voir ta figure, Fais-moi entendre ta voix ; Car ta voix est douce, et ta figure est agréable.
15 Prenez-nous les renards, Les petits renards qui ravagent les vignes ; Car nos vignes sont en fleur.
16 Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ; Il fait paître son troupeau parmi les lis.
17 Avant que le jour se rafraîchisse, Et que les ombres fuient, Reviens !… sois semblable, mon bien-aimé, À la gazelle ou au faon des biches, Sur les montagnes qui nous séparent.
CANTIQUE 3
1 Sur ma couche, pendant les nuits, J’ai cherché celui que mon cœur aime ; Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé…
2 Je me lèverai, et je ferai le tour de la ville, Dans les rues et sur les places ; Je chercherai celui que mon cœur aime… Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé.
3 Les gardes qui font la ronde dans la ville m’ont rencontrée : Avez-vous vu celui que mon cœur aime ?
4 À peine les avais-je passés, Que j’ai trouvé celui que mon cœur aime ; Je l’ai saisi, et je ne l’ai point lâché Jusqu’à ce que je l’aie amené dans la maison de ma mère, Dans la chambre de celle qui m’a conçue. -
5 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Par les gazelles et les biches des champs, Ne réveillez pas, ne réveillez pas l’amour, Avant qu’elle le veuille. -
6 Qui est celle qui monte du désert, Comme des colonnes de fumée, Au milieu des vapeurs de myrrhe et d’encens Et de tous les aromates des marchands ? -
7 Voici la litière de Salomon, Et autour d’elle soixante vaillants hommes, Des plus vaillants d’Israël.
8 Tous sont armés de l’épée, Sont exercés au combat ; Chacun porte l’épée sur sa hanche, En vue des alarmes nocturnes.
9 Le roi Salomon s’est fait une litière De bois du Liban.
10 Il en a fait les colonnes d’argent, Le dossier d’or, Le siège de pourpre ; Au milieu est une broderie, œuvre d’amour Des filles de Jérusalem.
11 Sortez, filles de Sion, regardez Le roi Salomon, Avec la couronne dont sa mère l’a couronné Le jour de ses fiançailles, Le jour de la joie de son cœur. -
CANTIQUE 4
1 Que tu es belle, mon amie, que tu es belle ! Tes yeux sont des colombes, Derrière ton voile. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres, Suspendues aux flancs de la montagne de Galaad.
2 Tes dents sont comme un troupeau de brebis tondues, Qui remontent de l’abreuvoir ; Toutes portent des jumeaux, Aucune d’elles n’est stérile.
3 Tes lèvres sont comme un fil cramoisi, Et ta bouche est charmante ; Ta joue est comme une moitié de grenade, Derrière ton voile.
4 Ton cou est comme la tour de David, Bâtie pour être un arsenal ; Mille boucliers y sont suspendus, Tous les boucliers des héros.
5 Tes deux seins sont comme deux faons, Comme les jumeaux d’une gazelle, Qui paissent au milieu des lis.
6 Avant que le jour se rafraîchisse, Et que les ombres fuient, J’irai à la montagne de la myrrhe Et à la colline de l’encens.
7 Tu es toute belle, mon amie, Et il n’y a point en toi de défaut.
8 Viens avec moi du Liban, ma fiancée, Viens avec moi du Liban ! Regarde du sommet de l’Amana, Du sommet du Senir et de l’Hermon, Des tanières des lions, Des montagnes des léopards.
9 Tu me ravis le cœur, ma soeur, ma fiancée, Tu me ravis le cœur par l’un de tes regards, Par l’un des colliers de ton cou.
10 Que de charmes dans ton amour, ma soeur, ma fiancée ! Comme ton amour vaut mieux que le vin, Et combien tes parfums sont plus suaves que tous les aromates !
11 Tes lèvres distillent le miel, ma fiancée ; Il y a sous ta langue du miel et du lait, Et l’odeur de tes vêtements est comme l’odeur du Liban.
12 Tu es un jardin fermé, ma soeur, ma fiancée, Une source fermée, une fontaine scellée.
13 Tes jets forment un jardin, où sont des grenadiers, Avec les fruits les plus excellents, Les troënes avec le nard ;
14 Le nard et le safran, le roseau aromatique et le cinnamome, Avec tous les arbres qui donnent l’encens ; La myrrhe et l’aloès, Avec tous les principaux aromates ;
15 Une fontaine des jardins, Une source d’eaux vives, Des ruisseaux du Liban.
16 Lève-toi, aquilon ! viens, autan ! Soufflez sur mon jardin, et que les parfums s’en exhalent ! -Que mon bien-aimé entre dans son jardin, Et qu’il mange de ses fruits excellents ! -
CANTIQUE 5
1 J’entre dans mon jardin, ma soeur, ma fiancée ; Je cueille ma myrrhe avec mes aromates, Je mange mon rayon de miel avec mon miel, Je bois mon vin avec mon lait… -Mangez, amis, buvez, enivrez-vous d’amour ! -
2 J’étais endormie, mais mon cœur veillait… C’est la voix de mon bien-aimé, qui frappe : -Ouvre-moi, ma soeur, mon amie, Ma colombe, ma parfaite ! Car ma tête est couverte de rosée, Mes boucles sont pleines des gouttes de la nuit. -
3 J’ai ôté ma tunique ; comment la remettrais-je ? J’ai lavé mes pieds ; comment les salirais-je ?
4 Mon bien-aimé a passé la main par la fenêtre, Et mes entrailles se sont émues pour lui.
5 Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé ; Et de mes mains a dégoutté la myrrhe, De mes doigts, la myrrhe répandue Sur la poignée du verrou.
6 J’ai ouvert à mon bien-aimé ; Mais mon bien-aimé s’en était allé, il avait disparu. J’étais hors de moi, quand il me parlait. Je l’ai cherché, et je ne l’ai point trouvé ; Je l’ai appelé, et il ne m’a point répondu.
7 Les gardes qui font la ronde dans la ville m’ont rencontrée ; Ils m’ont frappée, ils m’ont blessée ; Ils m’ont enlevé mon voile, les gardes des murs.
8 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Si vous trouvez mon bien-aimé, Que lui direz-vous ?… Que je suis malade d’amour. -
9 Qu’a ton bien-aimé de plus qu’un autre, O la plus belle des femmes ? Qu’a ton bien-aimé de plus qu’un autre, Pour que tu nous conjures ainsi ? -
10 Mon bien-aimé est blanc et vermeil ; Il se distingue entre dix mille.
11 Sa tête est de l’or pur ; Ses boucles sont flottantes, Noires comme le corbeau.
12 Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux, Se baignant dans le lait, Reposant au sein de l’abondance.
13 Ses joues sont comme un parterre d’aromates, Une couche de plantes odorantes ; Ses lèvres sont des lis, D’où découle la myrrhe.
14 Ses mains sont des anneaux d’or, Garnis de chrysolithes ; Son corps est de l’ivoire poli, Couvert de saphirs ;
15 Ses jambes sont des colonnes de marbre blanc, Posées sur des bases d’or pur. Son aspect est comme le Liban, Distingué comme les cèdres.
16 Son palais n’est que douceur, Et toute sa personne est pleine de charme. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, Filles de Jérusalem ! -
CANTIQUE 6
1 Où est allé ton bien-aimé, O la plus belle des femmes ? De quel côté ton bien-aimé s’est-il dirigé ? Nous le chercherons avec toi.
2 Mon bien-aimé est descendu à son jardin, Au parterre d’aromates, Pour faire paître son troupeau dans les jardins, Et pour cueillir des lis.
3 Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi ; Il fait paître son troupeau parmi les lis. -
4 Tu es belle, mon amie, comme Thirtsa, Agréable comme Jérusalem, Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières.
5 Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres, Suspendues aux flancs de Galaad.
6 Tes dents sont comme un troupeau de brebis, Qui remontent de l’abreuvoir ; Toutes portent des jumeaux, Aucune d’elles n’est stérile.
7 Ta joue est comme une moitié de grenade, Derrière ton voile…
8 Il y a soixante reines, quatre-vingts concubines, Et des jeunes filles sans nombre.
9 Une seule est ma colombe, ma parfaite ; Elle est l’unique de sa mère, La préférée de celle qui lui donna le jour. Les jeunes filles la voient, et la disent heureuse ; Les reines et les concubines aussi, et elles la louent. -
10 Qui est celle qui apparaît comme l’aurore, Belle comme la lune, pure comme le soleil, Mais terrible comme des troupes sous leurs bannières ? -
11 Je suis descendue au jardin des noyers, Pour voir la verdure de la vallée, Pour voir si la vigne pousse, Si les grenadiers fleurissent.
12 Je ne sais, mais mon désir m’a rendue semblable Aux chars de mon noble peuple. -
CANTIQUE 7
1 Reviens, Reviens, Sulamithe ! Reviens, reviens, afin que nous te regardions. - Qu’avez-vous à regarder la Sulamithe Comme une danse de deux chœurs ?
2 Que tes pieds sont beaux dans ta chaussure, fille de prince ! Les contours de ta hanche sont comme des colliers, Oeuvre des mains d’un artiste.
3 Ton sein est une coupe arrondie, Où le vin parfumé ne manque pas ; Ton corps est un tas de froment, Entouré de lis.
4 Tes deux seins sont comme deux faons, Comme les jumeaux d’une gazelle.
5 Ton cou est comme une tour d’ivoire ; Tes yeux sont comme les étangs de Hesbon, Près de la porte de Bath Rabbim ; Ton nez est comme la tour du Liban, Qui regarde du côté de Damas.
6 Ta tête est élevée comme le Carmel, Et les cheveux de ta tête sont comme la pourpre ; Un roi est enchaîné par des boucles !…
7 Que tu es belle, que tu es agréable, O mon amour, au milieu des délices !
8 Ta taille ressemble au palmier, Et tes seins à des grappes.
9 Je me dis : Je monterai sur le palmier, J’en saisirai les rameaux ! Que tes seins soient comme les grappes de la vigne, Le parfum de ton souffle comme celui des pommes,
10 Et ta bouche comme un vin excellent,… - Qui coule aisément pour mon bien-aimé, Et glisse sur les lèvres de ceux qui s’endorment !
11 Je suis à mon bien-aimé, Et ses désirs se portent vers moi.
12 Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs, Demeurons dans les villages !
13 Dès le matin nous irons aux vignes, Nous verrons si la vigne pousse, si la fleur s’ouvre, Si les grenadiers fleurissent. Là je te donnerai mon amour.
14 Les mandragores répandent leur parfum, Et nous avons à nos portes tous les meilleurs fruits, Nouveaux et anciens : Mon bien-aimé, je les ai gardés pour toi.
CANTIQUE 8
1 Oh ! Que n’es-tu mon frère, Allaité des mamelles de ma mère ! Je te rencontrerais dehors, je t’embrasserais, Et l’on ne me mépriserait pas.
2 Je veux te conduire, t’amener à la maison de ma mère ; Tu me donneras tes instructions, Et je te ferai boire du vin parfumé, Du moût de mes grenades.
3 Que sa main gauche soit sous ma tête, Et que sa droite m’embrasse ! -
4 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, Ne réveillez pas, ne réveillez pas l’amour, Avant qu’elle le veuille. -
5 Qui est celle qui monte du désert, Appuyée sur son bien-aimé ? -Je t’ai réveillée sous le pommier ; Là ta mère t’a enfantée, C’est là qu’elle t’a enfantée, qu’elle t’a donné le jour. -
6 Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, Comme un sceau sur ton bras ; Car l’amour est fort comme la mort, La jalousie est inflexible comme le séjour des morts ; Ses ardeurs sont des ardeurs de feu, Une flamme de l’Éternel.
7 Les grandes eaux ne peuvent éteindre l’amour, Et les fleuves ne le submergeraient pas ; Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l’amour, Il ne s’attirerait que le mépris.
8 Nous avons une petite soeur, Qui n’a point encore de mamelles ; Que ferons-nous de notre soeur, Le jour où on la recherchera ?
9 Si elle est un mur, Nous bâtirons sur elle des créneaux d’argent ; Si elle est une porte, Nous la fermerons avec une planche de cèdre. -
10 Je suis un mur, Et mes seins sont comme des tours ; J’ai été à ses yeux comme celle qui trouve la paix.
11 Salomon avait une vigne à Baal Hamon ; Il remit la vigne à des gardiens ; Chacun apportait pour son fruit mille sicles d’argent.
12 Ma vigne, qui est à moi, je la garde. À toi, Salomon, les mille sicles, Et deux cents à ceux qui gardent le fruit ! -
13 Habitante des jardins ! Des amis prêtent l’oreille à ta voix. Daigne me la faire entendre ! -
14 Fuis, mon bien-aimé ! Sois semblable à la gazelle ou au faon des biches, Sur les montagnes des aromates !







