Figure du Monde🔗 catalogues

Typus Mundiⁱ
| Auteurs | Dates | Type | Lieu | Thèmes | Statut |
|---|---|---|---|---|---|
![]() | publ. 1627 | Gravures | publ. ℙ France ou Allemagne | Hermésisme Christianisme | ☄ |
► Une dédicace à Saint Ignas de Loyola est présente au début du livre : S.P. IGNATIO LOYOLA SOCIETATIS IESV FVNDATORI S
. Il s’agit donc certainement du personnage représenté dans la première planche.
◆ 𝕍 l’excellent Emblem Project Utrecht
pour des informations complémentaires
.
☩ Texte et traduction : du latin au français, UBI,
.
☩ Illustrations : én. de Figure du Monde, 1627. | bs. Bibliothèque de l’Université d’Utrecht (Utrecht, Pays-Bas).



Comme tu es sordide ma terre, alors que je contemple les cieux !
AU LECTEUR
Ce tant dedale & renommé ingenieur Archimede a jadis fait voir à nos ancêtres en une sphère crystalline, parsemée des flamboyants rubis des étoiles, un prodigieux recueil de la Céleste voûte, au grand étonnement de Jupiter et de tous les Dieux : mais voici à l’envie d’Archimede dechiffrée en un petit portrait la demesurée immensité du monde, non pas embellie de tant d’étoiles & astres, mais parsemée de mille misères & perils, & en outre travaillée par une continuelle antipathie de deux Amours. J’espère que vous la contemplerez d’une benigne œillade, & ferait accroître cette merveille, montrant que le Microcosme peut aisement comprendre ce Megalocosme.
L’ensemble du monde est établi dans le malin (dans l’arbre du malin).
I.
Sans l’aide d’Hercules, Atlas porteur des astres,
Eût mis le ciel en pièces, les Dieux en mil désastres,
Et quoi ? Supportera du monde le grand poids
Un vermoulu pommier ? non, non, mais bien la croix.
Ainsi la pomme unique a crû pour le malheur de tous.
II.
O cruel changement ! fière métamorphose !
La semence d’un fruit, quelle métempsychose !
Se change en carnassiers animaux, voire en maux,
Qui vont brisant le monde par mille & mille fléaux.
Je souffre pour posséder. J’aurai souffert sans avoir posséder.
III.
Gardez-vous follatreau, gardez-vous de ces ruches,
Où ces petits archers vous ont mis des embûches,
Le rayon est ravi, la proie est emportée :
Au lieu du doux nectar aurez la main maurée.
Lequel est le plus léger ? auquel l’amour ajoute-il le plus de poids.
IV.
V.
VI.
VII.
VIII.
Que si la Tarentule vous a à fleur de peau
Doucement chatouillé par son fatal museau ;
Tu meurs en riant : tel est le faux plaisir
Du monde déloyal ; car son rire est mourir.
C’est en vain dans ce monde qu’on se fixe à un rang social élevé.
IX.
X.
XI.
XII.
Veux-tu savoir pourquoi Cupidon porte-flèche
À changé l’arc en rets, son vieux métier en pêche ?
Pour te conduire à mort : fuyez à toute force ;
La mort s’est déguisée du masque de l’amorce.
Comment est pénible la servitude qu’engendre cette nourriture légère.
XIII.
XIV.
Ce voirre pointu donnant aux astres la bravade
De mille ducats faussez fait artiste parade :
Or quitte ce faux voirre, & vois où tu te plonges,
Pour l’ombrage du bien, pour un doré mensonge.
L’éclat jaillit des ténèbres et se meurt en elles.
XV.
XVI.
XVII.
XVIII.
XIX.
Ces deux Amours se sont en tout du tout contraires,
Ils n’ont rien de commun, ils vivent en divorce :
Joignez de point en point ces boules en conforce,
Encore n’apointeras-tu rien de leurs affaires.
L’un conserve les bonnes choses, l’autre les mauvaises.
XX.
Que fais-tu Cupidon ? Ce sont des bagatelles
Que tu recueilles ici, cervelle sans cervelle ;
Tu semble au tamis. Suivez le sage Amour,
Qui garde le meilleur pour s’en servir un jour.
Ta fuite est vaine : la croix que tu fuis adhère à toi.
XXI.
Ce limaçon collé à sa cabane ronde
Ne s’en peut dépêtrer : veux-tu porter le Monde ?
Bon-gré, mal-gré, tu dois porter sa croix : c’est rage
De s’en vouloir défaire, c’est fuir son propre ombrage.
Dans la croix demeure le sûr amour.
XXII.
Plutôt ébranlerez, rasant rez pied rez terre,
Le sourcilleux sommet d’un rocher de la mer
Que ces petits garçons ; il rira vos tempêtes,
Si longtemps qu’il aura la Croix pour sa retraite.
Tu te trompes : c’est par ce côté qu’on va vers elle.
XXIII.
XXIV.
Jetez bien loin de toi cet œuf de Basilisque
Farci de mille morts, si tu ne veux courir risque ;
Jetez, dis-je, de toi cette mondaine boule,
Celui gagne le jeu qui plus avant la roule.
Les cymbales donnent par l’une des musiques
de l’ardeur aux enfants, par l’autre aux hommes.
XXV.
XXVI.
XXVII.
XXVIII.
XXIX.
Qu’est ceci Cupidon ? Aussitôt que tu sonnes,
Le monde retintant d’un petit ton fredonne :
Oyez ceci, Mondains : c’est que le Monde est vide ;
Car jamais ne tintait chose du tout solide.
Ici Dieu est toute chose en toutes choses, et rien n’est vide.
XXX.
XXXI.
Raclez, Amour Divin, toutes ces fanfreluches,
Ces carcans, ces miroirs, ces sceptres, ces embûches,
Ces pièges des mortels, afin que le faux monde
Ne vienne à entraîner aux enfers tant de monde.
Il s’ouvre au ciel et se ferme à la terre.
XXXII.
Poussez tant qu’il vous plaît, ce cœur fait à l’épreuve
Ne peut être percé, par ce qu’ici se trouve :
Mais si ce grand Tireur vient darder ses flèches,
En moins de rien verras qu’il aura fait la brèche.






















































